Les principes clés de la vinification naturelle
Passons maintenant à l’essentiel : comment fait-on du vin naturel ? Et surtout, comment respecter cette approche tout en contrôlant les risques (parce que oui, fabriquer ce type de vin n’est pas une mince affaire) ? Les techniques utilisées sont souvent des retours aux méthodes d’avant l’arrivée de l’industrie chimique dans le vin. Voici les étapes principales et ce qui les différencie dans l’élaboration des vins naturels.
1. Une vendange exclusivement manuelle
L’histoire d’un bon vin commence dans le vignoble. Pour le vin naturel, la vendange est toujours manuelle, jamais mécanique. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela permet de sélectionner soigneusement les grappes les plus saines et d'éviter toute altération due aux machines. En prime, cette méthode préserve la biodiversité des sols (un vigneron naturel a horreur de l'idée de machines écrasant tout sur leur passage). C’est fatigant, certes, mais cela fait partie de la philosophie : qualité avant quantité. Cette approche aide également à protéger les levures indigènes présentes sur la peau des raisins, un élément crucial des prochaines étapes.
2. Les levures autochtones, stars de la fermentation
La fermentation est une étape clé dans la transformation des raisins en vin. Dans la vinification classique, il est courant d’ajouter des levures sélectionnées en laboratoire pour garantir un contrôle total sur le processus. Mais chez les vignerons naturels, on mise sur les levures indigènes, présentes naturellement sur les peaux et dans l’environnement du chai. Pourquoi ce choix ? Parce qu’elles participent à l’identité unique du vin, reflétant non seulement le raisin, mais aussi le lieu où il est fait. Cependant, cela demande une grande maîtrise, car ces levures sont capricieuses et peuvent entraîner des fermentations irrégulières.
- Bon à savoir : Les levures « de synthèse » peuvent neutraliser ou uniformiser les arômes du vin, un véritable sacrilège pour les amateurs de naturel.
3. L’absence ou la quasi-absence de sulfites
Ah, les sulfites ! Ces petits composés font débat dans le monde du vin. Les sulfites servent principalement de conservateurs et aident à stabiliser le vin. Mais ils sont aussi souvent accusés d’être responsables des migraines post-dégustations (même si ce n’est pas leur seul rôle dans l'histoire…). Les vins naturels bannissent autant que possible l’ajout de soufre. On parle alors de « vin sans sulfites ajoutés ». Attention toutefois : un vin totalement sans sulfites est rare et risqué, car une dose minuscule est souvent nécessaire pour éviter de gros problèmes sanitaires. En France, les sulfites naturels présents dans ces vins sont inférieurs à 30 mg/l (contre 150 mg/l en vin conventionnel).
- Envie d’une anecdote croustillante ? Certains vignerons comparent le vin naturel sans sulfites à un fruit mûr qu’on mange directement sur l’arbre : pur, mais à consommer dans sa meilleure fenêtre de fraîcheur.
4. Peu ou pas de filtration et collage
Lorsqu’un vin est mis en bouteille, il est généralement filtré ou « collé » pour éliminer les résidus solides et clarifier sa robe. Les amateurs de vin pur aiment-ils les vins parfaitement limpides ? Pas forcément ! En vin naturel, on évite ces pratiques, car elles peuvent ôter des particules qui contribuent à la richesse aromatique et à la texture du vin. La précision ici est de mise : tout se joue souvent grâce aux levures sédimentées naturellement, sans artifice. Résultat : la bouteille peut être légèrement trouble (coucou, petits résidus dans le verre !), symbole d’un vin vivant.