Les "âge d'or" du Bandol : millésimes de 1989, 1990 et 2001
Le Bandol, longtemps discrètement stocké dans les caves marseillaises, est devenu un mythe grâce à son aptitude à vieillir en beauté. Les millésimes de 1989 ou 1990 font l’objet d’une chasse au trésor pour les amateurs. Ces années ont bénéficié d’étés équilibrés, propices à la maturation des mourvèdres, ce cépage robuste et épicé. Les Bandol rouges 1989 sont réputés pour leurs notes puissantes de pruneau, d’épices douces et de cuir, mariage subtil d’intensité et de délicatesse (source : La Revue du Vin de France). La cave O'Baldello, spécialisée dans les anciens Bandol, regorge de quelques flacons mythiques dormant depuis trois décennies.
Le millésime 2001 s’est également imposé comme une année bénie pour Bandol, notamment pour les domaines Tempier et Pibarnon. Il combine maturité parfaite du fruit, acidité maîtrisée et texture soyeuse – le genre de vin qui, débouché aujourd'hui, donne la chair de poule par sa complexité.
Les Côtes-de-Provence du "coup de maître" : 1982, 1999 et 2010
Si le grand public imagine souvent le rosé des Côtes-de-Provence comme une boisson estivale légère, les caves historiques marseillaises mettent à l'honneur les vins rouges et certains rosés de garde aux millésimes mémorables. L’année 1982 fut exceptionnelle dans le Sud-Est : météo généreuse, pas de fléaux sanitaires, des rendements faibles mais concentrés. Les Côtes-de-Provence rouges de cette année sont aujourd’hui recherchés par les chefs locaux et s’arrachent lors de ventes aux enchères, comme le rappelle le site iDealwine. Déguster un 1982 aujourd’hui, c’est plonger dans un vin mature aux arômes tertiaires, cuir, tabac et truffe.
Le millésime 1999 a bénéficié d’une arrière-saison idyllique, produisant des vins solides à la structure élégante. Quant au 2010, plébiscité pour son équilibre futur, il est plébiscité par les sommeliers marseillais. Beaucoup de caves gardent encore jalousement leurs derniers 2010, trop jeunes hier, mais parfaits à boire aujourd’hui.
Les vieux Cassis : 1995, 2007 et 2015
Le vignoble de Cassis reste l’un des secrets les mieux gardés du pourtour marseillais. La Cave de la Plaine signale un intérêt croissant pour les vieux blancs de Cassis, notamment les 1995, d’une rare minéralité, et les 2007, réputés pour leur fraîcheur exceptionnelle associée à une évolution aromatique sur les fruits jaunes confits et amandes grillées. Un conseil ? Surveillez les arrivages, ces vieux Cassis partent souvent dans les heures qui suivent l’annonce de leur présence à la vente !
Plus proche de nous, le millésime 2015 a permis de réunir concentration et éclat dans les vins blancs de Cassis, appréciés autant par les nouveaux venus que les initiés.
Anciens Marsillargues, Palette et autres raretés : 1947, 1970 et 1985
Il existe à Marseille une tradition de collection des micro-appellations quasi confidentielles. Les Palette du Château Simone 1947 ou 1970 font partie de ces légendes dont on parle à voix basse ; le 1947, récolté lors d’un été caniculaire d’après-guerre, est devenu un symbole de la renaissance viticole locale (source : vin-vigne.com). La cave de la rue Paradis conserve un exemplaire de la cuvée 1970, souvent réservée aux grandes occasions.
Le millésime 1985, quant à lui, marque un renouveau du vin naturel autour de Marseille, avec une poignée de vignerons lançant de nouvelles méthodes de vinification sans intrants, notamment à Marsillargues, près d’Arles, dont certaines bouteilles distribuées à Marseille sont devenues de véritables objets de culte pour les collectionneurs du cru.